L'Aga Khan et sa famille

Feu l'Aga Khan III
"The Aviary at Newmarket", par Peter Ronal Buchanan. Les caricatures comprennent Lord Lonsdale, l'Aga Khan, Lord Derby, Lord Londonderry, Lord Milford, Lord Allandale, Lord Carnarvon, Lord Zetland, Lord Roseberry, Sir E. Tate, Major Featherstonhaugh, M. Whittouck, Summy Tattersall, B. Cardeslake, Dick Dawson et Jim Santry.

HISTOIRE DES HARAS

L'Aga Khan et sa famille

Inspiré des textes de Tony Sweeney (« The Aga Khan and his Family, 75 Years of Successful Endeavour on the Turf ») et de Philip Jodidio (“Une tradition de course et d’élevage: les chevaux de l’Aga Khan”)

Le Colonel Hall Walker (devenu Lord Wavertree), homme d’affaires originaire de Liverpool, ayant établi son Haras en Irlande à Tully dans le Comté de Kildare, éleva les gagnants de sept Classiques anglais. En faisant don de ses pur-sang pendant la Première Guerre mondiale, il fut à l’origine de deux Haras Nationaux. Cependant, sa plus grande contribution à l’amélioration de la race pur-sang en ce changement de siècle, fut d’introduire auprès des courses anglaises un certain jeune Prince indien, feu l’Aga Khan III.

Dans Memoirs of a Racing Journalist, l’auteur Sidney Galtrey cite un extrait d’une lettre écrite par l’Aga Khan " C’est entièrement grâce à Lord Wavertree et à l’amitié personnelle que je lui porte que je me suis lancé dans les courses britanniques. Je n’aurais sans doute jamais été connu en tant que propriétaire à l’Ouest de Suez, s’il ne m’avait pressé d’investir dans les courses anglaises dès ma première visite à Tully en 1904. " Plus tard, cette même amitié amènerait l’Aga Khan à acquérir des terres en Irlande pour y élever des pur-sang.

Malgré sa connaissance relative du monde des courses en Angleterre, feu l’Aga Khan III connaissait déjà bien les pur-sang. Sa famille était liée aux chevaux depuis le sixième siècle en Arabie, et son grand-père avait établi un haras et une écurie en Inde au 19ème siècle.

Deux siècles avant le premier volume du General Stud Book, Gervase Markham avait reconnu les mérites du cheval arabe. Pendant le règne de la reine Elizabeth I, un officier de la cavalerie anglaise, Markham, fut l’auteur du premier livre sur le thème de l’entraînement des chevaux de courses «Comment choisir, monter, entraîner et nourrir les chevaux de chasse et de course : avec tous les secrets découverts jusqu’ici». Voici, avec une orthographe moderne, comment Markham décrivit les qualités d’un vrai pur-sang arabe : " Un cheval dont la vitesse éblouissante à la fois sur des distances longues et courtes pourrait aisément rivaliser avec les meilleurs de nos chevaux anglais… Voici un étalon apte à l’élevage, et un cheval sur lequel un maître peut risquer sa vie… Il détient à lui seul la pureté et la vertu de tous les autres chevaux. "

Un autre atout du cheval arabe était, et reste encore, sa capacité à montrer le meilleur de lui-même dans des conditions très variables. Sur ce sujet Markham écrivit : " Ils sont tellement propices au déplacement que mon cheval voyagea depuis un coin de l’Arabie (Angelica) jusqu’à Constantinople, et de là jusqu’au fin fond de l’Allemagne, d’où il prit le bateau jusqu’en Angleterre ; pourtant il demeura si intrépide et si dynamique… qu’il en restait indomptable. " L’actuel Aga Khan peut personnellement témoigner de ceci vu les exploits de par le monde entier de ses chevaux tels que Lashkari, Khariyda, Sardaniya, Timarida, Daylami, Kalanisi et Daryakana qui se sont illustrés aux Etats-Unis, au Canada et à Hong Kong.

Pour en revenir au Colonel Hall-Walker et l’Aga Khan III, il semble évident que le Colonel joua un rôle décisif en ce qui concerne l’introduction du Prince auprès des courses anglaises. Mais un autre évènement tout aussi important devait avoir lieu à leur insu, et scellerait l’influence de l’Aga Khan sur l’élevage des pur-sang. Un étalon américain du nom d’Americus et une jument nommée Rhoda B, pleine d’Orme, arrivèrent en Irlande grâce aux actions de deux complices inhabituels : le corps électoral de la ville de New York et le Jockey Club anglais. En réponse à l’élection du criminel notoire « Boss » de Tammany Hall au poste de maire de la ville, Richard Croker décida de transférer ses chevaux en Angleterre. Cependant, suite à une interdiction par le Jockey Club de fouler les pistes de Newmarket, le natif du Comté de Limerick retourna dans son pays de naissance.

Ce lot de chevaux appartenant à Crocker devait changer l’histoire des courses de galop. Le foal que portait Rhoda B n’était autre qu’Orby, le premier cheval entraîné en Irlande à gagner le Derby anglais; on peut dire qu’il eut la plus grande influence de vitesse de tous les gagnants de cette course au 20ème siècle.

Au printemps suivant, Americus saillit Palotta et le résultat fut la rapide Americus Girl. Orby devint le grand-père de Cos, et Americus Girl la grand-mère de Mumtaz Mahal. Cos et Mumtaz Mahal ne sont autres que deux des juments les plus influentes à avoir foulé le sol des haras de l’Aga Khan.

Une vingtaine d’années s’écoulèrent avant que l’Aga Khan n’obtienne les moyens et le temps de s’investir dans les courses anglaises de la manière qu’il souhaitait, c’est-à-dire bien ou pas du tout. Entre-temps, il développa un vif intérêt non seulement pour ce qui se passait sur les champs de courses mais aussi pour l’élevage. Il écrivit à Galtrey, "ceux qui se moquent de la science, la connaissance et l’étude en ce qui concerne les courses ne savent pas ce qu’ils disent."

Le pur-sang offre une opportunité unique à la recherche génétique. En utilisant les multiples volumes du General Stud Book et du calendrier des courses, publiés la première fois respectivement en 1791 et 1727, il est possible de déterminer le pedigree et les performances de tout pur-sang enregistré depuis plus de deux siècles - du plus rapide au plus lent, du plus fort au plus faible.

Une telle étude souligne le rôle du propriétaire-éleveur dans l’amélioration de la race. Le temps moyen du Derby entre 1851 et 1860 était de 2 minutes et 55 secondes. Cinquante ans plus tard, cette moyenne avait diminué de 14 secondes. Pendant cette période, quelques splendides juments fondatrices achetées par Lord Derby (Canterbury Pilgrim) et Lord Astor (Conjure), avaient assuré l’éminence de leurs écuries. Cette leçon fut soigneusement retenue par l’Aga Khan qui reconnut que les bons entraîneurs, les bons jockeys et les bons directeurs de haras étaient tout aussi importants.

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