Entraîne depuis 1972
Installé à Chantilly, France
Résumer la carrière d’Alain de Royer Dupré par une poignée de victoires remarquables ou de noms de chevaux est quasiment impossible, mais certains chiffres permettent de saisir à quel point elle est exceptionnelle : à la fin de la saison 2015, Royer Dupré avait remporté 72 courses de Gr.1 dans dix pays différents, sur quatre continents. Dont tous les Classiques français au moins trois fois. Et tous les Gr.1 courus à Longchamp, à l’exception du Prix de l’Abbaye… Né en 1944, Alain de Royer Dupré fut élevé parmi les chevaux. Son père était Officier des Haras Nationaux, dirigeant notamment le Haras de Saint-Lô. Le jeune Alain débuta sa carrière équestre en tant que cavalier de concours puis gentleman-rider, avant de passer huit ans au Haras du Mesnil de Madame Jean Couturié. C’est d’ailleurs dans la Sarthe qu’il s’installe comme entraîneur public, en 1972, avec sept sauteurs sous sa responsabilité. Les Aga Khan Studs et la famille Rothschild lui envoient leurs chevaux de deuxième catégorie, dont les performances sous la houlette du jeune professionnel dépassent rapidement les attentes – si bien qu’il remporte le titre de meilleur entraîneur régional à plusieurs reprises à la fin des années 1970. En 1981, il “monte” à Chantilly, où est installé le principal entraîneur de l’Aga Khan, François Mathet. A la mort de ce dernier en 1983, l’Aga Khan maintient sa confiance à Royer Dupré, qui devient le premier entraîneur princier. Une opportunité aussi précieuse que lourde de responsabilités, qu’il saisit avec une impressionnante maestria. Dès sa première saison à la tête d’Aiglemont, il signe deux victoires de Gr.1, avec la deux ans Masarika et son aînée Sharaya. La moisson ne fait que commencer... L’année suivante, il enregistre un doublé Classique – la Poule d’Essai des Pouliches avec la même Masarika et le Prix du Jockey Club avec le légendaire Darshaan, qui devance Sadler’s Wells et Rainbow Quest – puis remporte la première édition du Breeders’ Cup Turf avec Lashkari. Deux autres titres dans le Jockey Club se succèdent rapidement, grâce à Mouktar en 1985 et Natroun en 1987, tandis que Shemaka apporte un premier Prix de Diane à son palmarès en 1993. A ce jour, Royer Dupré totalise six “Jockey Clubs” et autant de Prix de Diane – inutile de préciser qu’aucun entraîneur français en activité n’approche ce score ahurissant. Au début des années 2000, Royer Dupré orchestra la carrière de deux poulains hors pair, le champion miler Sendawar et le grand Dalakhani, qui lui offrit sa première victoire dans le Prix de l’Arc de Triomphe. Ils furent suivis par une impressionnante séries de pouliches d’élite : Shawanda et Pride épinglèrent deux Gr.1 chacune en 2005-2006, Mandesha et Darjina en collectèrent six à elles deux en 2006-2007, et bien sûr, 2008 vit le sacre de l’inoubliable Zarkava. La fille de Zamindar demeura invaincue en sept sorties dont quatre Gr.1 : le Prix Marcel Boussac à deux ans, la Poule d’Essai des Pouliches, le Prix de Diane et le Prix de l’Arc de Triomphe à trois ans. Sa splendide saison permit à Royer Dupré de conquérir la première position du classement des entraîneurs en France, qu’André Fabre occupait depuis 20 ans. Une championne de la trempe de Zarkava et un titre de meilleur entraîneur constituent à n’en pas douter le but ultime d’une carrière d’entraîneur, mais Alain de Royer Dupré ne prit pas le temps de savourer cette réussite : il était déjà occupé à préparer de nouveaux défis. Après avoir réalisé un rare doublé le jour de l’ « Arc » 2009, en remportant les deux Gr.1 dédiés à la jeune génération avec Rosanara et Siyouni, il fut propulsé au rang de superstar en Australie en devenant le premier entraîneur français à s’adjuger la Melbourne Cup. C’était avec Américain en 2010. La même année, il empochait son 6ème Prix de Diane grâce à Sarafina, qui se retira la saison suivante avec trois Gr.1 à son palmarès. 2012 vit ses pensionnaires gagner des Gr.1 en France, au Royaume-Uni et aux USA… Avec un tel rythme, Royer Dupré ne tardera pas à atteindre le seuil des 100 victoires de Gr.1, que seul un nombre très restreint d’entraîneurs à travers le monde a franchi.